On ne pourrait mieux décrire ce qu'ont été pour nous ces derniers mois. Et moi qui pensais que c'était le Brésil l'aventure...
Je crois surtout que nous n'avions pas pris conscience de ce que ce retour allait représenter tant au point de vue organisationnel que matériel, mais surtout, surtout, au point de vue émotionnel.  
On n'est pas encore jolis-jolis à voir, mais je crois bien que nous commençons à tenir le bon bout et que les lendemains ensoleillés sont devant nous!

Merci de m'avoir rappelé que vous étiez là. Dès que j'aurais repris pied dans la "vraie" vie, je reviendrai voir si vous êtes toujours dans le coin! 

juste pour le plaisir...

Pour aimer le Pantanal, il faut aimer les grands espaces, les bébêtes, se lever trèèèès tôt pour profiter de tout ce qu'offre la nature, être loin de TOUT, se faire bouffer par toutes sortes d'insectes qui piquent ou mordillent ou sucent le sang, marcher de longues heures dans la forêt quasi vierge ou faire corps avec un cheval (pas trop le genre pur sang !)qui vous trimballera partout, mais aussi entendre les singes hurleurs au lever du soleil, découvrir des couleurs qu'on croirait surnaturelles, baisser la tête pour ne pas prendre un perroquet en plein vol, plonger dans des eaux si limpides qu'on pourrait compter les grains de sable au fond... bref, en prendre plein les yeux et les oreilles!

Nous, on a aimé et c'est peu de le dire. Quels meilleurs souvenirs pour un adieu à notre terre d'accueil?!

 


 
  



 



 





Alors en vrac: un coucher de soleil, un lever de soleil,
un anaconda, un tuiuiu (l'échassier symbole du Pantanal), un caïman,
un singe capucin... et tant d'autres!

Voilà, je crois que je suis presque arrivée au bout de mon rouleau! ALors on prend la pelote et on repart dans le bon sens...

Sans enfants, j'ai pu me donner à fond dans les préparatifs de notre départ pendant une semaine... Mais sans enfants, c'est aussi l'occasion de faire un dernier voyage, celui qu'on ne pouvait faire avec eux: une semaine dans la nature, à côtoyer les caïmans plutôt que notre banquier, à admirer le soleil se lever sans cris infantiles en arrière-fond, à nager le long de belles rivières plutôt que de nager en pleine confusion, à observer les couleurs des oiseaux dans la forêt et non celles des dossiers qui s'accumulent sur mon bureau, à mordre la poussière des pistes forestières plutôt que celle cachée derrière les meubles à déplacer. Une semaine loin de la civilisation, sans télé, sans net, sans rien. Une semaine dans le Pantanal (clic pour les curieux!).

A notre retour, ça ira très, très vite, alors je crois que le prochain billet sera de France! D'ici là: "um grande abraço"!

Allez, une dernière avec mes serins... avant un petit moment!

dimanche dernier, 
balneário Reino das Águas Claras

Il me semble que la personnalité de ces trois-là transparait particulièrement sur ces images. Je les reconnais tellement dans leur geste, leur attitude... 

PS: Les petits serins sont bien arrivés. Merci à celles qui m'ont fait un signe d'encouragement pour ces instants de séparation! Je suis restée digne, je n'ai pas hurlé dans l'aéroport au moment de les voir partir... je crois que je suis au bout du rouleau émotif! 

Je suis sous le choc. Jair, notre jardinier a perdu son fils hier. Jair et sa famille, c'est un peu la famille qu'on s'est créée ici. Quand on est loin de la sienne, de famille, les liens du coeur se forment parfois de façon surprenante.

Son garçon de 20 ans est mort dans ses bras hier à la suite d'une erreur médical. Je ne m'en remets pas. Je ne me remets pas d'avoir vu cet enfant étendu dans une boîte au milieu des fleurs et de me dire qu'il ne reviendra jamais à la vie. Je ne me remets pas d'avoir serré contre moi ses parents en me disant qu'ils avaient perdu un enfant, pour toujours, pour une connerie. 

Parfois, je me mets à détester très fort ce pays qui n'est pas capable d'offrir un système de santé potable et qui délaisse les plus démunis. Il va falloir lutter désormais pour savoir ce qui s'est passé... parce que la transparence, dans le pays des médecins tout-puissants est loin d'être une chose évidente!

Depuis hier, je suis en deuil. Profondément.

Et je ne me remets pas non plus de savoir que Marin, grand complice de Jair, partira la semaine prochaine et que d'une autre manière, moins tragique, mais douloureuse quand même, il va perdre encore un être qui lui est cher...

Ils sont tous venus. Les amis, les collègues, les copains de classe. Ceux qui nous accompagnés durant cette aventure, qui l'ont partagée, qui l'ont embellie. Une soixantaine d'adultes et presque autant d'enfants dans notre jardin, venus faire la fête avec nous une dernière fois pour qu'on se dise au revoir avec le sourire. Et des sourires il y en a eu, même s'ils ont parfois été brouillés par des larmes qu'on n'a pas eu envie de retenir!

et pour ne pas perdre les bonnes habitudes brésiliennes,
chaque invité est reparti avec sa traditionnelle
"lembrancinha", son petit souvenir à aimanter
sur son frigo pour ne pas oublier les petits Français!

*intraduisible! Disons que c'est la festouille pour prendre congé des amis...