à "coeur" perdu!
Marin est un terrible. Ici, les gens disent de lui qu'il est branché sur du 220V en continu (il faut savoir que le coin fonctionne toujours au 110V et les habitants aussi un peu parfois, faut le dire...).
Il vous retourne la maison en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Court à gauche à droite: vous le croyez dans le jardin, il est déjà dans la rue. Il s'occupe très bien tout seul, toujours une bêtise à faire. Le seul moment où il aura besoin de quelqu'un, c'est lorsqu'il se sera perché sur le petit muret qui surplombe le canapé: il n'a pas encore tenté le plongeon direct sur le carrelage.
Il sait rendre son quotidien croustillant et absolument passionnant!
Alors forcément, je cours, ou plutôt j'acours, je râle, je peste et je commence même à me fâcher pour de vrai contre ce petit garçon qui me fait tourner en bourrique.
Dans le top 10 de "mes bêtises favorites", il aime particulièrment vider mon étagère à chaussures. Le sol en est jonché (j'ai "quelques" paires...) et il y en a même dans la cuvette des toilettes. Mais lorsqu'il vient en courant vers moi, une chaussure dans chaque main et les pose à mes pieds en disant "tin", mon coeur commence à fondre.
Deuxiéme étape du travail d'amadouage de la mère: Marin a encore piqué mon réveil et la pile a disparu pour la Xème fois. "Marin, bon sang de bonsoir, qu'as tu fais de la pile?!" m'écriais-je dis-je calmement en montrant l'espace vide. Il me mène au canapé et se penche tout en me fixant bien dans les yeux: "ah,ah!". Et oui, la pile est bien sous le canapé... et mon fils est un génie!
Etape ultime, après t'es cuite: alors que je suis encore en train de ramasser le sucre (en poudre bien sûr, sinon c'est pas drôle!) éparpillé sur le sol de la cuisine, il vient me faire un gros câlin, en faisant un "huuuummm" ronronnant. Je commence à perdre mes moyens. Faut-il vraiment que je me fâche?! Si, si, reprenons nos esprits. Une mère ne se laisse pas mener par le bout du nez, n'est-ce pas?
Vous pensez que je suis perdue? Que mon fils fera de moi ce qu'il voudra? Peut être. Mais l'expérience des mes deux précédents trésors m'aide à rester ferme lorsqu'il le faut, même quand Marin commence à tester l'option "grosse colère" sur ses parents.
Et surtout, ce que je trouve finalement fantastique, et c'est là où je voulais en venir (oui, je suis un peu bavarde parfois!), c'est que peu importe le nombre d'enfants qu'on peut avoir la faculté de s'émerveiller de petits riens reste intacte. L'histoire qu'on raconte aux enfants du coeur qui aurait la faculté de grandir à chaque enfant, ce n'est pas une légende pour les embrouiller et leur faire gober le petit frère/soeur à venir!
Et j'imagine que le coeur de ceux qui m'interrogent sur l'intérêt de faire des enfants à la chaîne (véridique!) doit être bien sec.
"Comment il fait le hérisson, Marin?" "Whouf, whouf!!!" ... presque mon chéri!
Un seul et unique regret: j'aurais aimé que les circonstances m'aient permis de savourer cette période si riche chez les filles aussi... Ca va si vite.