ici et là-bas
On y est presque. Encore deux petites journées et nous serons sur la route, puis dans les airs, pour retrouver la mère patrie.
Si j'étais une menteuse effrontée, je vous dirais que je suis ultra organisée et consciencieuse et que, évidemment, j'ai le nez dans les bagages et ça depuis plusieurs jours. Evidemment, avec trois enfants dont un bébé, pour un voyage à 10.000 km de là, un séjour d'un mois! Sauf que, non. Non, je ne suis pas cette mère parfaite qui a déjà préparé le petit paquetage de chacun et oui, sans doute, dans la précipitation, j'oublierai une brosse à dent, une culotte préférée ou un ciré. Sans doute, mais en attendant, je profite de mes derniers moments ici. Du soleil de l'hiver qui tarde à nous réchauffer le matin, mais dont on absorbe chaque rayon, du jardin un peu au repos à cette saison, mais qui nous offre tout de même une ribambelle de fleurs et de couleurs, de nos amis qui vont nous manquer parce que ce que l'on vit ici avec eux est une aventure unique...
Et le fait d'avoir fait les bagages n'avancera pas pour autant le moment de notre départ. Parce que, oui, ce moment me tarde. Parce que ma famille et mes amis de là-bas me manquent à crever. Parce que j'ai envie de voir comme les enfants que nous avons laissé ont grandi. Parce que les rues de Paris me font de l'oeil sur les photos des blogs sur lesquels je m'attarde. Parce qu'il est temps d'emmener les enfants découvrir toutes les choses qui font de cette ville une merveille, mais aussi les endroits qui ont jalonné mon enfance et que j'ai envie de partager avec eux. Parce que la maison de famille alsacienne va grouiller de cousins, va s'emplir de rires, de cris. Parce qu'on retrouvera le plaisir de la petite balade du soir, vers le cimetière, quand la tête est trop pleine de ces cris. Parce que le soleil se couche tard lui aussi, une qualité qu'il n'a pas ici. Parce qu'on aura deux jours ensuite à Paris en amoureux et qu'on pourra retrouver le goût que cette ville avait lorsque nous n'étions encore que nous deux. Pour des milliers de choses qui font que malgré toute la richesse de notre vie brésilienne, je reste si profondément attachée à la France.
En attendant, profitons de nos instants chez nous, restons encore un peu dans notre jardin, à peindre, à jardiner, à bricoler pour que, lorsque nous reviendrons dans un mois, nous soyons impatients cette fois de retrouver notre petite maison et les fleurs qui l'entoureront.