faire pénitence
Ca a commencé avec la perte de mon appareil. Mon précieux reflex. Je l'avais laissé par étourderie dans la machine à rayons X de l'aéroport de Sao Luis, au retour de notre WE. Je me serais giflée. Je ne l'ai pas fait à proprement parlé, mais je me suis imposée une sorte de punition symbolique, un peu enfantine: pas d'activité bloguesque tant que je ne l'avais pas récupéré. Je n'étais même pas sûre de pouvoir y croire.
La semaine a avancé et je n'avais plus que ça en tête. Récupérer ce cadeau adoré qu'on m'avais fait, celui qui contenait tous ces souvenirs photographiques de notre séjour dans le Maranhao, ce paradis qu'E. voulait voir depuis que nous avions posé un pied sur le sol brésilien. J'ai remué ciel et terre. J'ai harcelé tout le personnel possible des aéroports de Sao Luis et de Sao Paulo. J'ai navigué entre sursauts optimistes et profond désespoir. Ma persévérance a payé. Le miracle s'est produit. Mon appareil est rentré au bercail aujourd'hui.
Pourtant, je me suis vite rendue compte qu'au-delà de cette colère dirigée contre moi-même se profilait un mal-être plus général, une inquiétude très prégnante concernant notre avenir incertain et le fait qu'il va falloir quitter ce pays, tourner le dos à cette vie nous avons construite ici.
Aujourd'hui, je l'ai accepté: ça ne va pas trop fort et ma pénitence n'était en fait qu'un puéril prétexte. Un prétexte pour excuser mon envie de m'absenter du blog, de me retirer un peu dans ma bulle.
J'ai envie de me laisser porter par ces dernières semaines ici sans rien brusquer. Ne pas brusquer non plus ma petite déprime qui me tient désormais compagnie. Alors, je repasserai pour vous dire quand nous saurons dans quelle direction notre chemin va bifurquer dans quelques semaines. Mais pour le reste, je crois que je me ferai plus discrète.
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