Une pierre
Je m'apprêtais à jeter sur l'écran mes nouvelles mésaventures. Une accumulation de choses qui vont de travers et qui m'affectent, forcément. Aussi parce qu'il s'agit cette fois d'objets abîmés qui me sont chers.
Besoin de venir l'écrire ici pour évacuer un trop plein d'émotions, de peine. Et si je relate habituellement mes soucis sur le ton de la dérision, c'est parce que c'est ainsi que je me préserve... un peu.
C'est au moment d'allumer l'ordinateur que Silvia est arrivée. Et c'est en larmes qu'elle m'a appris que son gendre l'avait battue.
Au dégoût de la fatigue se mêle désormais le goût amer du sordide et de ma rage.
Cette fois-ci, l'humour ne pourra pas dissoudre la pierre qui a pris place dans le creux de mon ventre.
Edit de ce soir en réponse à vos inquiétudes : Silvia est une femme de ressources, avec la tête sur les épaules et n'a pas eu besoin de moi pour mettre les choses en branle. Plainte a été déposée dans la foulée. Mais je m'inquiète surtout pour sa fille et son petit-fils qui ont disparu avec le gendre en question... Silvia n'a pu rester aujourd'hui et j'attends de ses nouvelles.
Nouvel édit: J'ai "récupéré" une Silvia bien secouée forcément, mais surtout parce que gendre et fille ont choisi de partir vivre leur vie loin d'elle, emmenant Gabriel. Sa fille a choisi de rester aux côtés de son mari. La plainte va suivre son cours. D'après Silvia, il existe une loi Maria da Penha, du nom d'une femme qui a fini en fauteuil roulant, victime des coups de son mari, et qui permet de poursuivre ceux qui ont commis des violences domestiques.