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MES SERINS
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9 octobre 2008

De l'autre côté du mur

Nous vivons dans un condominio, un lotissement fermé sécurisé. Il se trouve à l'extérieur de la ville, en pleine campagne. C'est un vase clos, lisse et esthétiquement correct, mais à mille lieux de la "vraie vie". Et c'est particulièrement pénible lorsqu'on vit dans un pays qui n'est pas le sien et qu'on aimerait mieux découvrir, mieux intégrer.

Pour ne pas m'enterrer tout à fait, je vais et viens jusqu'au centre de Pinda. Je fais même ça plusieurs fois par jour. Pour aller au marché, à mon cours de gym ou simplement pour "changer d'air".
Et puis, un jour, alors que je roulais sans but pour endormir un Marin récalcitrant, je me suis aventurée en-dehors de ce trajet habituel, hors des sentiers battus. Je suis allée voir ce qu'on pouvait bien trouver dans cette campagne qu'on devine au-delà de notre grillage barbelé. Une route goudronnée qui se transforme en chemin de terre rouge, de plus en plus cabossé, des enfants qui jouent pieds nus sans se soucier de ma voiture qui passe, des arbres fleuris, immenses et denses, des petites maisons modestes, mais pas misérables, des petits vieux qui conversent et me saluent en levant leur canette de bière... Voilà, j'y étais! J'avais trouvé ce qui me manquait, ce que j'avais imaginé du Brésil, mon image d'Epinal. Cette beauté, cette quiétude, ces sourires. C'était ça!

Je m'étais promis d'y retourner m'y promener, prendre des photos, mais voilà, le quotidien et les allers retours vers le centre ville ont repris le dessus.

Et puis, aujourd'hui, j'ai eu l'occasion d'y retourner. Rose a eu le droit d'aller chez son amie Loiane. Loiane et Rose, c'est une grande histoire d'amour, frustrée par une maman qui refuse de laisser sortir sa fille et une autre qui ne trouve pas toujours le temps d'accompagner la sienne. Loiane vit la semaine chez ses grands-parents. J'avais déjà deviné les origines modestes de sa famille en conversant avec sa maman. Une maman qui doit probablement se saigner pour que sa fille fréquente une école hors de prix et ait une bonne instruction.
L'accueil fût chaleureux, ponctué par les aboiements de la horde de chiens. Une petite fermette toute blanche cachée dans la verdure. Nous sommes entrés dans cet intérieur très "simple" comme on dit, mais ordonné et briqué. Les grands parents m'ont gentiment fait faire le tour de la maison, s'excusant de son aspect rudimentaire et tenant à me préciser qu'ils laissaient leur grand lit à Loiane pour qu'elle ne tombe pas par terre.

oct_2008_083

Ils m'ont montré la photo de leurs cinq enfants, me contant avec fierté les études de chacun. Le café a été servi dans des tasses délicieusement kitschs et le grand père ne tarissait plsu d'histoires dont je ne comprenais pas toujours tout. Un moment de tranquilité et de complicité malgré l'écart d'âge, de culture, de milieu.
Nous sommes reparties avec un gros morceau de gâteau maison et la promesse d'une visite guidée à travers ce quartier plein de charme.

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Commentaires
M
Qu'elles sont belles et heureuses ces deux petites amies! <br /> C'est vrai que la photo et ton histoire font penser à l'amour de notre vie de petite fille qui était, évidemment, notre meilleure amie!!<br /> Tu te rappelles de Sandrine? Tu avais l'âge de Rose!
A
Une belle rencontre...Les gens sont sûrement très accueillants, là-bas !
A
ça me rappelle ma "primaire". Ma meilleure amie (et quasiment la seule, les autres n'avaient pas beaucoup d'importance) habitait avec ses parents (immigrés espagnols) dans une toute petite maison HLM, qui ne payait pas de mine mais où je me sentait si bien. Et quand j'y étais invitée à manger la paella c'était la fête!
C
Ce message me met de bonne humeur ! Ce sont ces souvenirs là qui restent après.<br /> On voudrait bien plus de photos... :-)
MES SERINS
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