Cherchez l'erreur
Je ne suis pas suicidaire, pas même masochiste. Quand j'ai à faire des courses au supermarché, j'essaie dans la mesure du possible de ne pas emmener mes filles (avec Marin et un biscuit, c'est tout à fait gérable, voire agréable!).
Mais, vous savez ce que c'est, on n'a pas toujours le choix et on peut être condamné à trimballer ses furies entre les rayons.
Ce qui aide au Brésil, c'est que le regard des gens alentours est toujours bienveillants. A commencer par les commerçants qui trouvent tous les enfants si aaaadddoooooraaables, même, et parfois surtout, lorsqu'ils essaient d'escalader les rayonnages ou décident de remettre de l'ordre là où il n'y en a pas l'utilité.
Dans d'autres pays, le pire finalement c'est bien souvent le regard assassin que les gens vous lancent quand vous essayer désespérément de choisir votre jambon tout en essayant de redresser votre enfant qui se roule par terre entre un chariot et le rayon conserves. Mais ici que nenni, vos angelots peuvent bien retourner le magasin, les sourires vous entourent!
Alors aujourd'hui, après que j'aie sermonné Salomé et Rose plusieurs fois à cause leur attitude (hurler dans les rayons, balancer les paquets de serviettes hygiéniques sur le carrelage "parce que ça glisse bien",...), lorsque le responsable du supermarché est venu me demander avec un sourire contrarié si les "deux petites filles blondes" étaient les miennes, j'ai comme senti une brèche s'ouvrir dans ma confiance toute fraîchement conquise. Et lorsqu'à mon affirmation timide, il a répondu qu'elles avaient vidé tout un rayon par terre et que là, vraiment c'était trop, le sol s'est ouvert sous mes pieds!
J'ai évidemment présenté mes excuses et assurer à ce monsieur que le désordre serait rapidement remis en place. Les filles se sont exécutées devant une mère qui commençait à sentir la moutarde qui lui montait au nez.
Pour que ce monsieur en arrive à me faire une réflexion, ce qui relève du JAMAIS vu ici en deux années, c'est que vraiment les filles avaient poussé le bouchon beaucoup trop loin. Je crois bien que c'est la première fois de toute leur existence que j'ai eu honte de leur comportement. Et je peux vous assurer que ce n'était pas un sentiment que j'ai aimé.
Ce qui me laisse perplexe, c'est que les petits Brésiliens restent sages comme des images, disciplinés, auprès de leurs parents. POurtant, on les traite comme des petits princes, que ce soit chez eux ou dans la société. Pas de limites, pas de frustrations.
Et moi qui tente de concilier mon Dolto et mon Rufo, qui cherche à poser des limites sans jouer à la dictature et qui m'escrime à enseigner des valeurs qui me semblent fondamentales, je me retrouve souvent avec deux furies indisciplinées et parfois même irrespectueuses... Un nouveau chapitre dans mon roman "l'éducation: un monde d'incertitudes et de doutes" s'ouvre là.
Ouf! Voilà un texte long comme mon bras pondu en quatre minutes chrono... un léger besoin de se défouler?!