Les épines de ma Rose
A ma question récurrente: "Mais qu'est-ce que j'ai fait pour avoir des enfants aussi pénibles?!", celle qui sort toujours sous le coup de l'énervement et que je voudrais ravaler, Rose m'a répondu sans se démonter: "En criant. C'est en criant que tu nous a fait comme ça!"...
Touché! Je suis comme toutes les mères (me semble t'il!), je crie et je regrette. Je voudrais bien garder mon calme, dire les mots qu'il faut au bon moment, comme ils disent dans les livres.
Rose a mis le doigt là où ça fait mal. Et en ce moment, elle le triture avec insistance ce petit endroit sensible. Elle me toise avec froideur et me traîte de sorcière.
ELle change, Rose. Elle m'échappe. Elle grandit, je sais. Et je sais aussi que je dois la laisser faire. Ne pas la retenir, ne pas vouloir la garder prisonnière de cette image d'enfant facile et tendre qu'elle a toujours été.
La laisser s'affirmer, faire sa place d'entre-deux de la fratrie, l'aider à sortir de l'ombre de sa soeur, de ne pas se laisser dévorer par son frère. Etre présente pour elle, elle qui n'a pas son temps avec sa maman, comme l'ont Salomé et Marin.
Nous savons bien qu'il est impossible d'être une mère parfaite. Sentir cependant quand son petit oiseau a sérieusement besoin d'être épaulé...